Philosophie

Question

BONSOIR, POUVEZ VOUS M’AIDER SVP

J’ai une expression personnelle à faire en culture générale, la question c’est pourquoi vouloir être seul ?

J’ai commencé un bout mais je n’ai plus d’inspiration je n’arrive pas à développer davantage.

Être seul permet de se retrouver avec soi-même, ça permet de se déconnecter du monde et des préoccupations.

Tout d’abord être seul permet de mieux se connaître, en tant qu’être humain sociable nous consacrons beaucoup de temps au partage de nos expériences et de nos émotions avec les personnes que nous aimons et il est nécessaire d’être seul parfois pour nous ressourcer, prendre soin de soi et répondre à ses besoins, pour citer Olivier Remaud, auteur de solitude volontaire « la solitude est nécessaire à la société que le silence au langage, l’air aux poumons et la nourriture au corps »

1 Réponse

  • Bonjour,

    Dans la société, en effet, quelles que puissent être nos qualités naturelles, nous ne sommes plus en état d'écouter la voix de notre conscience. Et celle qui limite nos besoins, notamment nos besoins en connaissances, c'est précisément la langue de la société. Comme nous le savons, notre conscience de nous-même est à la science et à la  philosophie ce que la langue de la nature est à la langue de la société, nous pouvons donc en conclure que c'est elle qui nous entraîne dans de faux besoins et qui nous détourne de nous-mêmes.

    Par le seul fait de vivre en société, l'homme est devenu sourd à la voix de sa conscience. Et si la conscience de soi est en quelque sorte le Dieu de soi-même, le Dieu intérieur, nous pouvons alors dire que la société, non seulement interdit aux hommes d'avoir la foi, mais elle leur présente aussi des contrefaçons comme étant le véritable Dieu.

    Pour Rousseau donc, on ne peut être soi-même qu'en étant seul, ce qui ne veut pas forcément dire être isolé, mais plutôt être dans une relation avec autrui qui n'étouffe pas la voix de la conscience de soi. Par ailleurs, les relations sociales et les besoins excessifs qu'ont accumulés les sociétés historiques ont fini par interdire l'homme d'être lui-même.

    Nous pouvons alors nous demander dans quelle mesure cette voix de la conscience de soi que l'homme n'entend que lorsqu'il est seul n'est pas elle-même inculquée par la société.

    Pour être soi-même, il faut être seul, c'est-à-dire ne pas être contraint par les exigences de la vie en société à satisfaire des besoins factices qui nous éloignent de ce que nous sommes réellement, à savoir des êtres libres, bons et heureux. L'idée d'un état de nature dans lequel je serais moi-même n'est naturelle que dans le sens où c'est une coutume primitive qui me détermine à prendre conscience de l'être faible et misérable que je suis pour le dissimuler aussitôt au regard d'autrui et, à mon propre regard. Mais une telle coutume a pour fonction de perpétuer une certaine infrastructure du mérite personnel comme seule explication autorisée de la réussite sociale, entretenant ainsi l'illusion idéologique selon laquelle il faut être seul pour être soi-même ou, se créer un soi-même valorisant aux yeux d'autrui.

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